jeudi 26 avril 2012

Epitaphe bricolé, pour un chien extraordinaire

Ce fut un grand bonheur de te rencontrer Melchior et avec le temps  faire ta connaissance. Je veux dire apprendre à te connaître, que tu m'apprennes à te connaître.
Je regrette de n'avoir compris que tardivement combien il était important de te parler tout le temps. C'est ce qui a tout changé entre nous. Depuis nous pouvions tout supporter l'un de l'autre, tout comprendre. Cela a été un bonheur de vivre avec toi.
- Bon, je ne suis plus tout jeune maintenant. La pendule n'a plus que quelques tours à effectuer et je ne sais plus trop ce que je croiserai d'ici là.
Melchior, tu étais bien plus que ce que je dis là. 
Melchior tu sais combien j'ai eu de peine que ce ne soit pas la vie qui t'ait donné la mort, en même temps c'est elle, cependant, qui a fait que nos vies se partagent.
De mon côté je partage toujours beaucoup avec toi.
Arpaillargues 26 avril 2012










Photo du haut, Melchior et moi "en majesté"  chapelle de la Chartreuse de Valbonne, 1997 je crois.
Photo du bas, Melchior jeune, moi pas encore vieillard, La Chenaye, Arpaillargues, 1997.

mercredi 25 avril 2012

MELCHIOR ESQ.



Nous avons euthanasié Melchior Esq. ce matin. Il a été courageux et volontaire sans aucun moment de défaillance depuis sa naissance jusqu'à son dernier instant.
Melchior reste ce qui comptait et compte encore ce  le plus pour moi avec la peinture. Nous ne nous sommes quittés qu'une huitaine de jours en 16 ans et demi.
Je lui dois beaucoup, beaucoup.
Arpaillargues, le 25 avril 2012





Haendel, Le Messie, Alleluia.
Cet extrait du Messie pour Melchior Esq.

dimanche 22 avril 2012

TOUS COMPTES FAITS





















Tous comptes faits je vais prendre une tomate(*), tempera sur papier marouflé sur médium, 60,5  X 53cm, Arpaillargues 2011.

(*) Allusion à ma détermination majeure de ce jour. 

dimanche 15 avril 2012

PROPOS D'ATELIER (re-suite)

   ...   autre chose. 
Je parlais dernièrement d'une dialectique, sous-jacente elle traverse ma peinture. Depuis cette dialectique, encore, se projette une médiatrice.
Une médiatrice, oui, ce quelque chose qui dégage et libère ma peinture de la seule dialectique. Une échappée qui, sans elle, réduirait toutes tentatives à l'expression d'un enlisement. Une médiatrice qui s'affranchit des dualités. Ma peinture  est la sortie de tout cela. Ma peinture est une sortie. Plus que tout.
Je ne puis rien tant souhaiter au spectateur que d'y découvrir cela. Qu'il s'y régénère un espace de pensée, de vie.


H. Suchet, Arpaillargues, avril 2012

dimanche 8 avril 2012

PROPOS D'ATELIER (suite)

J'ai découvert ma peinture au fil du temps, découvert  qu'elle  me précède, d'un temps, d'un temps d'avance sur moi-même, parfois plusieurs,  disant de moi ce que j'ignorais, ne voyais pas. Il y a dans notre association et notre trajectoire un parcours commun et le parcours de chacun. Ce que je vous dis là, ma peinture le révélait bien avant que je l'entende, que je l'entende d'elle. 


Dans la vie courante on parle de personnes qui font vie commune. La peinture et moi c'est un peu ça. Nos vies s'entremêlent.

Longtemps "autorité-ordre" * et "rêve-contemplation furent mes compagnons de route dominants, sinon les seuls.   Le dernier, "rêve-contemplation", faisant heureusement fonction d'antidote au premier; antidote à cet "ordre-autorité" bien particulier qui, à huis clos, décide pour vous et sans vous, à votre place. Ce tortionnaire, ce violeur.
Longtemps je suis resté aveugle à cela, c'était bel et bien là, dans ma peinture. Comme cela l'avait été dans mon enfance,  j'en garde encore les traces et la présence dans ma vie, des séquelles peut-être, même. Ma peinture aussi.

Toute ma peinture est une dialectique, cette dialectique où se projette et se reflète  la dialectique de mon existence. Il y a encore autre chose   ...


Arpaillargues, avril 2012